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Yanick Joliet, Lena Frank, Glenda Gonzalez Bassi et Reto Meyer (de gauche à droite) étaient présents jeudi pour parler du projet.
Source: Anne-Camille Vaucher
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Bienne
Un projet pour agrandir l'école de la Champagne qui coûte près de 60 millions de francs
Le Conseil municipal a présenté jeudi son projet de nouvelle école dans le quartier de la Gurzelen. Un projet qui serait nécessaire, mais qui coûtera bonbon.
L’école de la Champagne devrait être agrandie et prête à accueillir une flopée de nouveaux élèves à l’horizon 2028. C’est en tout cas le plan du Conseil municipal biennois, qui a présenté jeudi les pourtours de ce projet à 58,1 millions de francs. «Certes, il s’agit d’une somme importante. Mais il ne faut pas oublier que cela fait 60 ans que nous n’avons pas réellement investi dans les écoles», souligne d’emblée Glenda Gonzalez Bassi, conseillère municipale chargée de la Formation, de la culture et du sport. «Au final, ça revient à un petit peu plus d’un million par année», renchérit la directrice des Travaux publics, de l’énergie et de l’environnement, Lena Frank.
Concrètement, il s’agira d’une structure supplémentaire qui viendra gonfler les bancs de l’école du site de la Gurzelen, à hauteur de 18 classes. «Ce sera un bâtiment de trois étages qui aura, en plus des salles de classes, des espaces extérieurs au premier étage également», commence Yanick Joliet, responsable du Département des constructions à la Ville de Bienne. «Le but est vraiment que les enfants s’y sentent bien.» En plus de l’aspect pédagogique du futur bâtiment scolaire, la notion d’efficience énergétique est aussi déterminante. Des baies vitrées feront office de fenêtre et seront protégées par une sorte de pare-soleils. «C’est une façon très simple de réaliser une construction durable», ajoute Yanick Joliet.
Des astuces écologiques, car l’ébauche du futur bâtiment a été longuement réfléchie. Après la décision initiale de créer une annexe scolaire, les autorités seelandaise ont lancé un appel d’offre. Le projet lauréat du concours d’urbanisme est le fruit d’un bureau d’architectes zurichois. Les possibilités ont ensuite été analysées les unes après les autres, comparées à d’autres bâtiments semblables. «Aujourd’hui, nous pouvons vraiment affirmer que c’est la meilleure solution», déclare Lena Frank. «Et le moins cher pour un bâtiment qui devrait avoir une durée de vie de 100 ans.»
Une population qui ne cesse d'augmenter
Les autorités biennoises sont d’accord pour dire que l’investissement est nécessaire pour plusieurs raisons. D’une part, parce que la population de la cité seelandaise est à nouveau en augmentation. Durant l’année 2023, celle-ci a augmenté de 1%, ce qui représente environ 550 nouvelles personnes. D’ailleurs, depuis 2011, on compte plus de 950 nouveaux élèves à Bienne. «Il est tout à fait évident que nous avons besoin de locaux scolaires supplémentaires», lance Glenda Gonzalez Bassi.
D’ailleurs, le quartier de Bienne n’est pas le seul à être concerné, comme l’explique Reto Meyer, responsable du département des écoles de la Ville. «Dans les années à venir, nous devrons aussi obligatoirement assainir les écoles des Platanes et du Tilleul», commence-t-il. «Durant ce laps de temps, il nous faudra replacer les élèves quelque part. C’est là qu’interviendra le nouveau bâtiment de l’école de la Champagne.» Concrètement, d’après les calculs des savants en la matière, la nouvelle structure, qui pourrait accueillir les élèves le temps des travaux dans leur école, permettrait d’économiser environ 15 millions de francs aux autorités.
Une ambition louable qui coûte
Au-delà de ces raisons, c’est principalement le boom du quartier de la Gurzelen qui fait office de moteur premier pour cette transformation. «Cette région de Bienne devient toujours plus populaire. Beaucoup de gens ont envie d’y vivre. C’est à la fois calme, bien desservi, et plutôt vert», commente Glenda Gonzalez Bassi. S’il continue sur sa lancée, d’après les autorités, le quartier est appelé à devenir dense et à usage mixte. «Plusieurs endroits sont destinés à accueillir de nouveaux logements prochainement, notamment le terrain de la Gurzelen», continue la conseillère municipale.
De nouvelles habitations engendreront forcément des enfants à scolariser, ainsi que de futurs parents. «C’est exactement ce qui s’est passé avec le Jardin du paradis à Bienne. Trois ou quatre ans après la création des lotissements, de nombreux nouveaux enfants ont dû être scolarisés», continue la politicienne. «C’est pour cette raison que si nous voulons assurer un développement urbain adéquat, nous devons construire les infrastructures scolaires et sportives nécessaires.»
Si l’ambition est louable, reste la question du financement. Une somme qui peut sembler considérable pour une ville très endettée. «Il s’agit en effet d’un investissement très important de la part de la Ville», reconnaît Lena Frank. Sur la somme totale, 22,7 millions de francs seront prélevés d’un fond spécial destiné aux infrastructures, tandis que 35,4 millions sont issus d’un financement spécial «Gains comptables issus des biens-fonds du patrimoine financier». «Ceci signifie qu’il n’y aura que 1,4 million de francs par an à charge du budget général, et pas d’augmentation d’impôts en vue», précise Glenda Gonzalez Bassi.
Le projet a largement dépassé le stade de l’ébauche, mais les premiers clous ne sont pas encore plantés. Il reste en effet plusieurs étapes à franchir. Le Conseil de ville devra se prononcer sur le sujet en avril prochain. Si le projet est accepté, l’objet sera intégré à la votation populaire du mois de juin.
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